jeudi 22 décembre 2011

Lame


Pour S. C.

Cette tranchée
Du regard
Prolonge la peau

Étrange fissure
De la nitescence
Ouvre l’âtre

Soyeux reptile
Scintillent du pli
Les yeux fauves
Foisonnent les noeuds

De la commissure
Où l’extase
Feule le désespoir
Du désastre

15-16 xi 2011

dimanche 18 décembre 2011

mardi 8 novembre 2011

 petit poucet
 jardin grand ouvert
à la nuit diurne
silence suspendu
 au jour nocturne
 une échappée vers l’azur
de la double sentinelle de l’automne

mercredi 2 novembre 2011

Temps


Attendre le temps
Ne le compter
Que quand il est rond

Perdre, abandonnée
Une partie du monde
Qui m’a échappé-e

Temps suis-je ?
Loin du lointain
Usage d’une encre

Du regard
J’ai noyé le lien
La ténuité incise

De l’éclat
Je n’ai pas osé
Re-cueillir la trace



18 x-2 xi 2011



dimanche 30 octobre 2011

Visage | Quatre ans

In memoriam Y. C.

L’immuable beauté des pierres
Vit en toi, dur masque tranchant

M. Yourcenar, Cantilène pour un visage



La morte non è
nel non poter communicare
ma nel non poter più essere compresi
 

P. P. Pasolini, Una disperata vitalità



Visage, tu me hantes et me glaces
 De mes mains, tu es sourd

Visage, de l’essence tu es le calme
Mon silence, tu retiens

Visage, miroir sans tain
Ta peau est crue éteinte

Visage, encalminé de nos pleurs
Palimpseste de la peur

Visage, allongée comme Daphné
Dans l’onde de ses rosiers

Visage, apprêté pour le souvenir
Tu vas nous férir

Visage, dérobé dans l’éternité
Comment sauver ta charité ?


6-31 iii 2008


lundi 24 octobre 2011

Bât



 
Fantôme est mon sommeil
Ainsi que du plâtre
Comme lourd
Est mon bras

C’est un décombre
Gris qui rayonne
Évanoui pourtant
Mais gras

Il me pique
Anguille d’aiguilles
Ressasse une chaleur
Enfuie

Ce dont on ne peut pas varier
C’est la terre

Mais il y a l’œil
Un troisième
Qui me ente

Est-ce mon bât ?


12-18 x 2011


mardi 18 octobre 2011

inter-rompus


S’ouvrir les lèvres

Délier la commissure

Du sang et de la parole

Ployer le regard 




dimanche 16 octobre 2011

message un-personnel

Absurdité ou méchanceté ? La Grande jalousie vient chercher T. avant de me le ramener demain matin. Quelle nuit fauve lui serait promise s’il était resté dormi chez moi ? Un doute, et même une colère, insupportables, m’envahissent soudain. S’agit-il, encore une fois, de la répétition d’un même – que j’abhorre de plus en plus, de m’humilier ? Ou bien s’agit-il, plus simplement – mais ce « simplement » est terrible – de la manifestation banale d’une toute-puissance qui s’ignore ? A moins qu’elle ne vive de mes renoncements. Ai-je été, serai-je toujours, appartiens-je encore aux hommes faibles auprès desquels Murat demande de courir pour dire que l’amour n’existe pas ?


fuite


jeudi 13 octobre 2011

Plastique


Ce soir, enfin hier parce que le temps a débordé, j’ai assisté à une performance poétique tout à fait intéressante et j’ai découvert qu’il s’agit d’un art plastique, celui du verbe, que la poésie est une plastique et la/le poète un/e plasticien/ne. Elle prend alors la dimension de la voix

Il s’agissait d’un cycle de « poésie parlée poésie et écriture musicale », avec Jacques Rebotier et David Christoffel.

Merci à eux pour ce moment intense et de joie.


jeudi 6 octobre 2011

Syllogisme rompu

Fantôme est mon sommeil, comme mon bras. 

Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire.


vendredi 23 septembre 2011

Séjour


Lumière d'ambre ce matin
Quelques larmes s'écrasent
Sous le pli du vent

Atmosphère de feutre
Où, soudain, on déverse
Parfois son intimité

Odeur chaleureuse
Et fugitive d'un fumet
Dehors, c'est la brume
Qui rampe sur le sol

Rayonne intensément
Vers le blanc, le disque
Qui souligne la gaze blanche
Émergeant de la terre

Ou bien
C'est le frisson
De notre onde
Qui, brutalement
Nous enveloppe

Étrange séjour
Dos au temps
Qui s'avance

Saisi par un lent sommeil
Ébauché, résiduel
Le corps agité
Indolent, brownien peut-être,

Je sens la sécheresse
Ou plutôt, l'inhumidité
Des paupières lourdes
Qui prolongent le front

Je ressens la peine
Immense de ne pouvoir
Dire quelle est la beauté
Au carré

22-23 xi 2011

dimanche 11 septembre 2011

samedi 3 septembre 2011

&

 
Rien ne subsiste, hormis les souvenirs que la mémoire s’acharne à réimprimer régulièrement.
Et le perroquet, bien sûr. L’indestructible. L’œil.
J.-M. Laclavetine, En douceur



Je tremble
Quand je lis

Sa voix
Sang issue

Ces mots
Sans retour

Tout se ruine
Liquide

*

Les enfants sont
La marque du temps
Leur mère celle
De la grande jalousie



27 viii-3 ix 2011



Repli

+



Sentinelle minérale
Je referme
Le cercle
De la parenthèse

Humeur de l’ombre
Je m’envahis
Lentement
De faux

Reviens, Je
Vers l’obscur
Le repli
L’empire
De la nécessité

Le spéculum
De la présence
Cette autre nuit

Et maintenant ?
Et après ?


28 viii-3 ix 2011


mardi 2 août 2011

Proue

I will never be clean again
I touched her eyes
Pressed my stained face
I will never be clean again

The Cure, The Figurehead



Les seins une nappe
Lèvres d'eau pleine
De fatigue

Une pierre
Dans les yeux
Une flaque

Dans les mains
Le poids
Des mots
Une joie

La neige
Silencieuse
D'un écran

Soir d'été
Sans sommeil
Ni lanterne

Juste l'envie
D'en finir
Avec la nuit

Qui m'enlise
Et m'ennuie

 2 viii 2011

samedi 2 juillet 2011

Peau pierre



« rien ne peut nous consoler,
lorsque nous y pensons de près »
B. Pascal, Pensées




Paupières glassées
Opaque pénombre
Écran du monde

Lèvres sang
Regard ni trêve

Éternité blottie

Mutisme plastique
Qui souffle
Lentement

L’impatience
Le tressaillement
De l’angle

La pointe de ma fuite


7-10 vi 2011

 

jeudi 2 juin 2011

Chaîne



La chaine qui
Au cou se tend
Est le sang
Que j’entends

La corde qui, d'abord
Se pince puis résonne
Vers le haut

Mol enthousiasme
D’une lecture vague
D'un regard ivre
De larmes sèches

Percole le fil
De la chaine a la corde
En gouttelettes sonores
Musique amniotique
Aux confins oraux
Je retrouve le sang

Le pouls souple et blanc
La lumière laiteuse
D'un après-midi
De mai près
L’origine
De la Seine

Originaire
De ce pas immobile
A l’arrière
De mon regard
D’une peau fugitive
Devinée

Dérobée
Au coin de l’orbe
Bleuté
De ma mémoire

28 v 2011

mercredi 25 mai 2011

Retour


Ai soudain
Compris
Ou non
Lentement
Le retour
D’une flamme

Ai eu le geste
Mimétique
De la présence
Fougue
Dénuée,
Quoique…
D’aplomb
Je mente
Sans pouvoir
Le dire

Suis
Au milieu
De l’épars
Ainsi qu’un grésil
Immense

Qui ondoie
Fissure
La peau
Et l’oreille
Sculpture aurale

La terre,
Toujours là,
Enceinte
D’une plaie

Une flamme sèche
Comme un soir
Au matin
Qui jamais
Ne commence
Ni ne finit

21 v 2011

mardi 17 mai 2011

Tellement de choses

Tellement de choses à dire qui naissent, s’ébauchent mais demeurent. Manque parfois le temps ou encore le désir, cette dilatation subtile qui ouvre l’espace de l’écriture, la pénombre d’un soir généralement. Il faut créer ce temps et ce désir, il faut créer ce sang.

samedi 23 avril 2011

jeudi 31 mars 2011

vendredi 25 février 2011

Goutte

 

Les verbes m’entourent dans le silence
comme des visages d’étranger
J. Brodsky, Les verbes



Une bulle
Perdue dans la foule

Je marche dans le dos
De la vie des autres

Mon regard est vitreux
Teinté d’obsolescence

Je recherche la peau
La terre de la carence

Je ne vois plus rien
Que des silhouettes

Je ne sens plus rien
Qu’une clameur opaque

Je suis dans l’écart
Une fissure irréelle

Je suis mon miroir
La gomme qui s’efface

31 x 2008


samedi 12 février 2011

samedi 22 janvier 2011

dimanche 2 janvier 2011