dimanche 1 juin 2014

La larme est l’anticipation par l’œil de l’avenir qui l’attends

lundi 26 mai 2014

Spectateur


Derrière le monde
La main circulaire
Du cou à l'epitumia

L'ombre est creuse
Les bras de marbre
Étincelants

Que reste ?

La carte de l'eau
Une rose brûlée
Vestiges de l'œil

7-8 v 2014

mercredi 21 mai 2014

Sala



Pourquoi le lait
Qui doucement s’ébroue
Sous le poids bleu
Dune chaleur qui feule
Soudain semporte

Et cette langueur
Pâteuse et sourde
Ce ruban de Möbius
Qui enveloppe
Les lèvres

Comme la musique
Entoure mes yeux
Et capte les oreilles
Qui redoutent le silence

S’égrène
Une pâte brune
Et ductile, feuille de métal
Qui glisse et résonne
Dans mon palais

Je bois la brûlure
Chaude et brune
Qui m'endors
Et me conduit
Au méandre

Aux plis infâmes
De la mémoire
Aux zestes
De lancolie

15 i 2014



lundi 19 mai 2014

Serpent


Je marche
Vers le soleil
L'onde blanche
Qui rougeoie
À l'ouest des lèvres

Je croise des pieds idiots
Plein de chien et de tristesse
Perpendiculaires à l'arc noir

Bercé dans un bateau sans eau
Plinthe de bruit et de fureur
D'une joie inquiète, il erre

Mais le rougeoiement à cessé
Et l'air est blanc désormais
Fragile à la commissure de l'œil
Opale naissante

Le bateau serpente maintenant
Frayeur sous la lune
Vers la lumière de l'aube
La pluie rose ajourée

Qui s'effleure,
Qui s'effleur
Qui s'effleu
Qui s'effle
Qui s'effl
Qui s'eff
Qui s'ef
Qui s'e
Qui s'
Qui s
Qui
Qu
Q

14 v 2014

mardi 6 mai 2014

Victorialand

J'ai laissė filė la lune
Fine comme l'air

J'ai oubliė le lais
La voix céleste
La pluie qui tourne
Une roue qui brille

A mes oreilles
Éprises de fatigue
Elles boivent l'argent
 Des doigts absents

Je cherche l'eau
Le calme paresseux
Qui se délaite
En peignant le sommeil
Qui doit venir

Le vertige syncope
Au battement sourd
En trois temps

Toujours le triangle
La nuit
La peau
La lumière


6 v 2014

samedi 5 avril 2014

Effacer les lèvres

Effacer les lèvres
Pour ôter le sable
Et l'eau grise
Qui perle

Enjamber le silence

1 iii 2014

jeudi 3 avril 2014

Droite et coupante

Droite et coupante
La ville est froide
Lumineuse et folle
Floue et sans espoir

Et je suis las 

1 iii 2014

mercredi 1 janvier 2014

Delite/daylite

1 + 4 = 5 +2 = 7 x 2 = 14

7 nuit, 9 vies
Reste la pluie
Qui ne vient pas

Monte la terre
Et les cendres
Le sang noir

De vos yeux

http://youtu.be/rVN1B-tUpgs

vendredi 29 novembre 2013

Méandre


Les yeux dans l'eau
Une tâche brune
Sur la blancheur
Pale et jaunie

Vibre toujours
La monocorde
Du cœur sourd

S'entend la mélodie
Aiguë, l'angle
Du murmure
La ridule ourlée

L'inflexion
Des pas, des mains
L'épaule qui porte
Presque nue

Le lien
Vers le châle
L'heur que
Toujours

J'attends
Je regrette
Je tends
Je guette
Je dévore

Le songe
Si court
Des nuits
D'hiver

28 xi 2013
avec Cocteau Twins

mercredi 13 novembre 2013

On



Ombre
Une, deux, plusieurs,
Beaucoup, immenses
Fugitives, grises,
Sombres et diaphanes
Régulières
Fissures du vent

Marchant
Ne sais plus comment
Entre le bitume
Et la lune

Que suis-je
Sépulcre d'hiver
Des nuits discrètes

L'ombre de l'ombre, de...
La grenade de l'ombre
La chair minérale
Du vent (avec un e, parfois)
Qui l'épouse de son froid

Fantôme épais
Quelque ouvrage
Désœuvré

Ému
May be in love
Lost, again, mais tranquille

Le temps a fait son nœud

pour N.
13 xi 2013,

vendredi 4 octobre 2013

Plût


Nous avons oublié la pluie
Le ciel qui nous ramène à la terre
La courbe des joues
Ce scintillement sonore
Teinté de joie
L'épaisseur de l'eau
Qui nous frappe
Et nous reste longtemps après

L'abondance est brutale

Le 4 x 2013 avec E. Satie

Entrelacs

 
De la bouche
Aux lèvres
Just one thing !
Une façon de t'arracher le cœur

6-24 viii 2013

mardi 25 juin 2013

Seule la cendre sait ce que signifie brûler jusqu’au bout
Joseph Brodsky, Poèmes 1961-1987, Paris, Gallimard, 1987, p. 247

mardi 14 mai 2013

Lune et l'autre

-->
Et pendant
Que, peut-être,
Tu rêves
La lune

J’attends
Et j’essaye

Je me demande
Pour quoi est belle
La beauté de son baume

Je me tords doucement
Pour tenter la douleur
De l’eau

Je glisse
Entre mes feuilles
Sous la blancheur
Vieillie de l’angle

Aigue-marine
Rosale et amène
Je crépis
Sous le feulement
Du silence

Je bois l’arme blanche
Éventuellement châtaine
De la gorge

Et je regarde le vent
Je le regarde vivement
Pour humer
La nue promesse
De l’effusion


14 v 2013




Envoyé de l'Orange blossom [iP]


dimanche 12 mai 2013

Passage




Etre de papier
Qui rien ne demande
Et ne froisse
Que le silence

Des paupières bleues
La peau rêche
De ses lèvres
Dans mon rêve

Je ne crains pas
Le murmure
Ni la sécheresse
La morsure
Et la caresse

Je suis sauf
Au pli
Qui me ceint
Je saigne

Je suis un être
Buvard et bavard
De la soie et des voix

Je m'écroule
Dans l'encre
Qui sourd
De mes doigts

Le désœuvre
De ma voie

« If i don't get out of this
« I w..., i just want you to know,
« I really really really love you »

12 V 2013

mercredi 8 mai 2013

Blanc


La lame rouge des sabres
Fouille l'éternité
Vois l'abondance est brutale
J.-L. Murat, Paradis perdus




Sous la gorge
Une lame
Blanche
Pointue
Étincelante

Une lame
Qui descend
La pointe
Entre les seins

Une lame
Évasive

Une lame
Qui porte
Le jade pur
Et l'éclat

Sous la paume
Une nappe d’eau
Ou se ployer

La poursuite
Ou la grève
D’une perle

Le rêve
D'une gemme
Brûlante

Comme le sang

7 v 2013

dimanche 5 mai 2013

Livide

Entends-tu
L'eau qui,
A tes oreilles
Scintille

Vois-tu
L'onde noire
Qui te plie

L'ombre
Traversière
De ton regard

Dans l'espace
Mécanique
Qui t'emporte

Chaque jour
Un peu plus
Vers l'absente

4 IV 2013

lundi 22 avril 2013

jeudi 18 avril 2013

Dé-Voilement

http://www.cedricroulliat.com/accueil.htm

Tout ce qui est essentiellement beau se lie à l’apparence , de façon
constante et essentielle, mais à des degrés infiniment variés. Cette liaison
atteint à sa plus grande intensité partout où la vie est plus manifeste, et
précisément ici aux deux pôles explicites d’une apparence qui triomphe et
d’une apparence qui s’éteint. Car, plus sa nature est haute, plus tout être
vivant échappe au domaine de l’essentiellement beau ; c’est en lui, par
conséquent, que l’essentiellement beau se manifeste le plus comme apparence.
La vie belle, l’essentiellement beau et la beauté apparente, les trois
ne font qu’une. […] Ainsi en toute beauté artistique subsiste encore l’apparence,
c’est-à-dire ce vagabondage aux confins de la vie, et sans cette
apparence elle n’est pas possible. Mais l’apparence ne contient pas l’essence
de cette beauté. L’essence renvoie, bien plus profondément, à ce qu’on
peut désigner dans l’oeuvre d’art comme le contraire même de l’apparence :
l’inexpressif, mais qui, sans ce contraste, ne peut ni avoir place dans l’art,
ni être nommé sans équivoque. Bien que l’inexpressif s’oppose à l’apparence,
ils ne sont pas moins unis par une relation nécessaire, car, sans être
lui-même apparence, le beau cesse d’être essentiellement lorsqu’il est
dépouillé de l’apparence. Car celle-ci fait partie de lui comme son voile,
et on voit donc que la loi essentielle de la beauté lui impose de n’apparaître
que dans ce qui est voilé. Refusons donc ce lieu commun des philosophes,
qui prétend que la beauté est elle-même apparence. […] La beauté n’est
pas une apparence, elle n’est pas le voile qui couvrirait une autre réalité.
Elle n’est pas phénomène, mais pure essence, une essence à vrai dire ,
qui ne demeure réellement pareille à elle-même qu’à condition de garder
son voile. Partout ailleurs, l’apparence peut tromper, mais la belle apparence
est le voile tendu devant ce qui exige, plus que tout, d’être voilé. Car
le beau n’est ni le voile ni le voilé, mais l’objet dans son voile.
Dévoilé, cet objet resterait indéfiniment peu apparent. D’où cette très ancienne
idée que le dévoilement transforme ce qui est dévoilé, que la chose
voilée ne restera « pareille à elle-même » que dans son voilement. Vis-à-
vis du beau, par conséquent, l’idée du dévoilement se change en l’idée
de l’impossibilité de dévoiler. Telle est l’idée directrice de la critique d’art.
Le rôle de la critique n’est pas de soulever le voile, mais, en le connaissant
comme tel, de la façon la plus exacte, de s’élever jusqu’à l’intuition véritable
du beau. Jusqu’à une intuition qui ne se révèle jamais à ce qu’on appelle
empathie et que n’atteint qu’incomplètement le regard plus pur du
naïf : l’intuition du beau comme mystère. Jamais encore une oeuvre d’art
n’a été comprise, à moins d’avoir été inéluctablement perçue comme mystère.
Car est-il d’autre mot pour définir une réalité à laquelle, en dernière
instance, le voile est essentiel ? Puisque le beau est la seule réalité
qui puisse être essentiellement et voilante et voilée, c’est dans le mystère
que réside le divin fondement ontologique de la beauté. En elle l’apparence
est donc justement ceci : non point un voile inutilement jeté sur les choses
en soi, mais le voile que doivent revêtir les choses pour nous. […] Car, ce
qu’elle rend visible n’est pas l’idée elle-même, mais le mystère de cette idée.

Walter Benjamin, « Les affinités électives de Goethe » (1934). Trad. fr. M. de Gandillac,
revue par R. Rochlitz. Œuvres. Paris : Gallimard, 2000, 3 vol. (Folio ; 372-
374) ; t. 1, p. 383-386.

jeudi 4 avril 2013

Vague

-->
On the whole, love comes with the speed of light ;
separation, with that of sound.
J. Brodsky, Watermark
 
Chaud
L’air est blanc
Divagué-je

Chair sauvage
Sous le voile
Pulpe sanglante

Des mains
La bois
Et façonne
Le sceau
Et la mer
Immenses

Souffler
Sur les cendres
Expirer le feu
De mon angoisse

Brûler la distance
Effacer les angles
Affamer les yeux

Ouvrir, enfin
Le néant
Le coquelicot
Le pli et les larmes

Peindre le silence
Et la pluie
La gésine
Et la faim

Ai-je bu la vigne
De mon ivraie ?
Où suis-je la grève
Le bruit sourd
Qu’on enchaîne

Serai-je
Le murmure
De mon cœur
La solitude ?


2-4 iv 2013