lundi 29 décembre 2008

vendredi 19 décembre 2008

Loup

La nuit est toujours bleue, clignotent par le vent qui les obturent soudainement, les lumières de la ville, ces lumières oranges, blafardes et lourdes, qui pèsent sur le regard. Et le désir ? Il (est) sombre. Je suis un loup, sans voix ni regard. Je suis cet Absent-là.


mardi 16 décembre 2008

Balcon


La lune est un berceau
De craie et de feu
Un lumineux sourire

Elle flotte sur la plaine
Disséminée de lumières
S’embarbe de curieux nuages

Elle s’enroule, elle se masque
D’une gaze grise de marbre
Elle se dérobe, elle se noie

À mesure que sourd
Le cliquetis massif
Les lourds contours

Que de la plaine scintille
Le borborygme invisible
D’un fleuve de fer et de feu

Les cieux diaphanes
Se cotonnent d’une aube
Qui vient trop tôt

Et cogne toujours
Dans cette vase
De terre et de lumière
Un point rouge
Ce phare perdu
Qui me ronge


8-18 avril 2008



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Now playing: Frankie Goes To Hollywood - Happy Hi
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dimanche 30 novembre 2008

impressions fugitives


Samedi, suis tombé dans un violent brouhaha coloré, une sorte de cocon sonore.
Et puis la pluie est arrivée formant comme une ponctuation régulière.
Et les gouttes se déploient comme des araignées à l'envers.
Et la lumière s'évanouit dans ses couleurs


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Now playing: Dominique A - Le commerce de l'eau
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jeudi 20 novembre 2008

cio è finito

Murmure


La mort de l’Autre : une double mort, car l’Autre est déjà la mort
et pèse sur moi comme l’obsession de la mort
M. Blanchot, L’écriture du désastre




Il y a une noix
Qui roule
Au fin fond
De mon sommeil

Un bruit sourd
Que je cherche
Et qui me dit
L’épaisseur de la nuit

Une cicatrice
Qui respire encore
Dans les replis
De mon oreille

Et toujours cette faïence
Qui s’étale sous la peau
Ce troublant silence
Cérame au bout des doigts

13-14 xi 2008

mercredi 19 novembre 2008

mercredi 12 novembre 2008

Silence

La communauté des aguets
(Silence, II)





Deux singuliers
Nous sommes
Un pluriel décomposé

Avions-nous en commun
La feinte passion ?
De tous ces liens

Mon regard est laid
Ta peau est muette
Mes gestes sont blets
Tes mains sans recès

Les mots se noient
Tout au fond des bois
Dans le déluge intime
L’étoile noire de ton mutisme

D’un coup résonne l’aveu
Qu’entre nous il pleut
Le sombre aveu que tu feules
À chacun de mes vœux

23-29 février 2008

*

Faim
(Silence, IX)




Sans recoins
Où mâcher la faiblesse
Voiler et peindre
La certitude

Incarcéré dans la peau
Le mutisme du grand Autre
Je compte les maux
Qui me restent

Je replie le néant
Dans la carence
J’essore l’humeur
Vitreuse de nos yeux

Je suis, je crois,
Arrivé au bout
De l’ennui
Tout au fond
De l’envie

Se creuse dans mon dos
La grande absence
La terre brûlée
Face au vent

En dessous du puits
Tout au fond
Du silence
De la lie


24-26 août 2008

dimanche 9 novembre 2008

samedi 1 novembre 2008

Thèse

Me voila parvenu au seuil, au bord de cette bordure, au bord de ce flux d'écriture qui devra(it) accaparer de longs mois durant. Me voici au moment où je dois nouer quelque chose dans ma gorge, des sons pour moi, des mots pour d'autres, nouer pour dire ce qui m'échappe encore mais de ce dont je devine la présence, dérobée mais parfois impatiente, au revers de mes réflexions fugitives et glacées à la fois. Me voici au bord du langage, incapable ou alors encore un peu trop ému, pour articuler ces lourds nuages à quoi Vygotski compare la pensée, pour se déverser en une pluie de mots. Alors, il faut écrire, encore et toujours, il faut sauter le pas et ne surtout pas rester sur le seuil, ne plus chercher à voir son œil travailler, accepter de laisser des traces, d'être mal-adroit, d'avancer malgré sa peur dans les ténèbres de ce qui n'est pas encore écrit. Écrire doit d'abord être une forme acceptée de solitude, une petite mort un peu sordide en fait, accepter de ne plus coïncider avec ce que l'on suppose être. Mais c'est aussi, et c'est assurément le plus difficile, tenter de circonscrire et d'énoncer le lieu, l'étoffe, le pli, le nœud secret d'où l'on part et l'on parle. Quel est donc mon désir ?


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Now playing: Kate Bush - Prologue
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samedi 25 octobre 2008

jeudi 23 octobre 2008

Rêve

Mes doigts sont fébriles
Minces comme l’exil

Car j’ai sous la peau
Une lame qui me foudroie
La fatigue de la mort

Courbé sur ma feuille
Je vole vers toi
Comme tu dors en moi

Les ongles frappent
Le cercle de ma vie
Et je vois, de la lumière,
Les anneaux

Les yeux rouges
Qui s’enveloppent
Dans la pénombre

22-23 x 2008

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Now playing: The Divine Comedy - Timestretched
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mercredi 22 octobre 2008

Manifestation

Une manifestation est une expérience étonnante toute autant sensible (tactile, visuelle, olfactive) qu'intellectuelle, comme le suggère Merleau-Ponty. On y ressent l'ondoiement d'une foule qui soudain s'enflamme, se meut, siffle des hélicoptères militaires roulant ostensiblement bas, communit à l'enthousiasme d'un passant isolé. Peut-être peut-on ainsi comprendre pourquoi Platon parlait de la multitude, avec un mépris non -dissimulé, comme d'un « gros animal ». On saisit la puissance que cristallise une foule. Un corps symbolique, une puissance qui ne l'est pas moins, rappelant à ceux qui voudraient l'oublier que la souveraineté appartient un peu aussi à la multitude, à la vie en somme.

lundi 20 octobre 2008

Commencer

« Il faut nous habituer à penser que tout visible est taillé dans le tangible, tout être tactile est promis en quelque manière à la visibilité, et qu’il y a empiètement, enjambement, non seulement entre le touché et le touchant, mais aussi entre le tangible et le visible qui est incrusté en lui, comme inversement, lui-même n’est pas un néant de visibilité, n’est pas sans existence visuelle. »

Maurice Merleau-Ponty, Le visible et l’invisible



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Now playing: Pieter Nooten & Michael Brook - Several Times I
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