dimanche 30 octobre 2011

Visage | Quatre ans

In memoriam Y. C.

L’immuable beauté des pierres
Vit en toi, dur masque tranchant

M. Yourcenar, Cantilène pour un visage



La morte non è
nel non poter communicare
ma nel non poter più essere compresi
 

P. P. Pasolini, Una disperata vitalità



Visage, tu me hantes et me glaces
 De mes mains, tu es sourd

Visage, de l’essence tu es le calme
Mon silence, tu retiens

Visage, miroir sans tain
Ta peau est crue éteinte

Visage, encalminé de nos pleurs
Palimpseste de la peur

Visage, allongée comme Daphné
Dans l’onde de ses rosiers

Visage, apprêté pour le souvenir
Tu vas nous férir

Visage, dérobé dans l’éternité
Comment sauver ta charité ?


6-31 iii 2008


lundi 24 octobre 2011

Bât



 
Fantôme est mon sommeil
Ainsi que du plâtre
Comme lourd
Est mon bras

C’est un décombre
Gris qui rayonne
Évanoui pourtant
Mais gras

Il me pique
Anguille d’aiguilles
Ressasse une chaleur
Enfuie

Ce dont on ne peut pas varier
C’est la terre

Mais il y a l’œil
Un troisième
Qui me ente

Est-ce mon bât ?


12-18 x 2011


mardi 18 octobre 2011

inter-rompus


S’ouvrir les lèvres

Délier la commissure

Du sang et de la parole

Ployer le regard 




dimanche 16 octobre 2011

message un-personnel

Absurdité ou méchanceté ? La Grande jalousie vient chercher T. avant de me le ramener demain matin. Quelle nuit fauve lui serait promise s’il était resté dormi chez moi ? Un doute, et même une colère, insupportables, m’envahissent soudain. S’agit-il, encore une fois, de la répétition d’un même – que j’abhorre de plus en plus, de m’humilier ? Ou bien s’agit-il, plus simplement – mais ce « simplement » est terrible – de la manifestation banale d’une toute-puissance qui s’ignore ? A moins qu’elle ne vive de mes renoncements. Ai-je été, serai-je toujours, appartiens-je encore aux hommes faibles auprès desquels Murat demande de courir pour dire que l’amour n’existe pas ?


fuite


jeudi 13 octobre 2011

Plastique


Ce soir, enfin hier parce que le temps a débordé, j’ai assisté à une performance poétique tout à fait intéressante et j’ai découvert qu’il s’agit d’un art plastique, celui du verbe, que la poésie est une plastique et la/le poète un/e plasticien/ne. Elle prend alors la dimension de la voix

Il s’agissait d’un cycle de « poésie parlée poésie et écriture musicale », avec Jacques Rebotier et David Christoffel.

Merci à eux pour ce moment intense et de joie.


jeudi 6 octobre 2011

Syllogisme rompu

Fantôme est mon sommeil, comme mon bras. 

Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire.