Étonnante, cette mémoire du corps, ce miroir vivant de ce que je suis toujours en train d’être. Deux conversations récentes et une ire sépulcrale m’ont soudainement ramené à la matérialité de mon être-devenir. Le corps exprime en son ordre et parfois avec un peu de décalage, la plainte professée dans l’oubli de l’air sur un ton de grand seigneur, vitupérant une méchanceté que je voulais infinie. Il me tord, me contracte et me plisse, comme un nœud qui se noue et se renoue encore. Les seuls mots que l’on trouve pour dire le mal sont ceux, de la langue maternelle, l’arkhè qui nous sédimente et nous organise du fuscum subnigrum de notre temps et de notre chair. C’est la même chose que le corps enfantin qui, en passe de redresser sa posture, pour atteindre la bipédie, « régresse » sous le coup de l’affection ou de la maladie. Comme si, tout à coup, le corps s’intensifie, s’ontologise pour se réassurer de son intégralité fissurée, se contracte sur une brèche et ploie de toute sa gravité.
Soudain, je réalise que mon corps a une histoire, un mouvement et un savoir. Qu’il est une promesse de désespoir
Soudain, je réalise que mon corps a une histoire, un mouvement et un savoir. Qu’il est une promesse de désespoir
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